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06/12/2007

Commentaires

Wil

[c’est top] Excellente invitation à redécouvrir Saint-Ex. Je possède déjà son oeuvre intégrale publiée chez La Pléiade (2 tomes) :)

Ad Litteram

Merci Wil! En passant, Gallimard a le chic pour s'adonner aux glissements sémantiques, puisque les "oeuvres complètes" dans la collection Pléiade n'ont de complètes que le nom. En effet, il manque la transcription des enregistrements effectués par Saint-Ex lorsqu'il était question de faire un film à partir de "Terre des Hommes" (texte que l'on retrouve dans l'ouvrage "Cher Jean Renoir" chez Gallimard, et sur CD pour de larges extraits, encore chez Gallimard) ainsi que certains documents publiés dans "Ecrits de guerre" (toujours chez Gallimard). Enfin, réjouissons-nous aujourd'hui de la sortie de ce nouveau coffret!

Wil

C'es ça l'ennui avec les éditions "complètes" : après leurs parutions on trouve toujours un papelard d'une ligne ou deux enfoui au fond d'un tiroir qu'on exhume souvent par hasard. Ensuite, c'est tout bénéfice pour les éditeurs lorsqu'ils remettent leurs éditions "complètes" à jour :-)

Pascal

[this is good] Quel bonheur!! La promotion de ce coffret aurait mérité d'être plus importante... Très bonne lecture alors... Chère Ad Litteram... Une personne très chère à mon coeur, l'unique objet de mes désirs pour être plus précis, m'a fait découvrir cet auteur... Elle partage son talent et son humanité...

regardlese

[c’est top]

un grand merci !


gérard

s100ciel

Ce sont mes lectures réconfort, mes "bouillons de poulet"Près de 50 ans que je lis St-Exupéry et c'est toujours nouveau...Mes enfants aiment aussi, et maintenant mes petits-enfants,ça n'a pas d'âge...

Bon week-end!

Un millier de câlins s100ciel

Wil

Lettres à l'inconnue de Saint-Exupéry (pour ceux qui ne savent pas)

L'on sait qu'il y eut beaucoup de femmes dans la vie de Saint-Ex',
mais on ignorait jusqu'à il y a peu qu'une jeune française avait eu un rapport
très privilégié avec lui durant les derniers mois de sa vie. De
cette relation clandestine demeure un fragile et singulier témoignage : un petit nombre de billets, lettres
et aquarelles adressés par l'écrivain à la jeune femme, publié sous le titre Lettres à l'inconnue.

Des lettres inédites publiées en 2008 qui révèlent une
"histoire" totalement inconnue jusque-là ! Une correspondance écrite en 1943
qui éclaire le lien entre Saint-Ex' et cette "inconnue" ainsi que
la part du dessin dans l’expression de ses sentiments. Les dessins du Petit Prince apparaissent dans ces courriers...

On pensait toutes les connaître : Loulou, Anne, Nathalie,
Nada, Hedda, Consuelo, parmi les femmes que Saint-Ex' a aimées. Il
y en a désormais une dernière dont le prénom demeure inconnu. « Petite
fille j'ai essayé de vous téléphoner… »
: c'est un amoureux transi qui
écrit ces lignes.

Nous sommes en 1943. Au printemps, dans le train
entre Oran et Alger, le pilote professionnel affecté à la surveillance
du ciel algérien croise une jeune ambulancière de la Croix-Rouge. Le
quadragénaire tombe sous le charme mais la belle est mariée ! Une
correspondance va s'ensuivre. Cette rencontre aurait pu rester secrète
si les lettres adressées par Saint-Ex' à la jeune femme n'avaient
pas réapparu lors d'une vente aux enchères en 2007. Acquis par
le Musée des lettres et des manuscrits de Paris, ce témoignage rare
a été publié à l'automne dernier par Gallimard (avec les fac-similés).

Les lettres, ornées de dessins inédits du Petit Prince, éclairent
d'une lumière particulièrement émouvante la dernière année de vie de
l'auteur. Saint-Ex' se met en scène sous les traits de son jeune
héros. Les croquis représentent un Petit Prince qui s'inquiète de ne
recevoir aucune nouvelle de « son amie ».

Le mimétisme est troublant
entre l'auteur et son personnage. Saint-Ex le sort du cadre romanesque
pour en faire son alter ego. Dans ces lettres, le dessin est aussi
éloquent que les mots : viscéraux tous deux.

A travers la voix du Petit Prince, Saint-Ex' se permet de
dire sa peine, sans réserve. Dépité par le silence de son
interlocutrice, il dessine une petite princesse à son héros. Pour rendre jalouse la vilaine inconnue, ou pour pallier son absence ?

Saint-Ex' y apparaît comme un enfant gâté et blessé. « Il
n'y a pas de Petit Prince aujourd'hui, ni jamais. Le Petit Prince est
mort. Ou bien il est devenu sceptique. Un Petit Prince sceptique ce
n'est plus un Petit Prince. Je vous en veux de l'avoir abîmé.  »


Quelques mois plus tard, le 31 juillet 1944, Saint-Ex' disparaissait. Ce dépit amoureux s'est-il surajouté, en sus de son désenchantement manifeste, dans sa décision d'effectuer un vol "ultime" ? Je me pose la question...

Avec cette correspondance, on s’introduit dans le jardin secret de Saint-Ex'.
Aurait-il accepté cela ? Ses ayant-droit ont-ils outrepassé leurs prérogatives ?

Il se trouve que je suis "un peu de la partie" (l'une de mes activités) quant aux acquisitions de manuscrits originaux. Les documents en question sont désormais la propriété du Musée des lettres et des manuscrits de Paris qui
se réserve le droit de les conserver ou les remettre en vente
afin d'acquérir d'autres documents historiques et littéraires exceptionnels, sachant que les documents qui relèvent du patrimoine national ne pourront ensuite quitter le
territoire :-)

Wil

Pour les fans de Saint-Ex', je signale la parution l'été dernier d'un magnifique DVD intitulé :

Saint-Exupéry : la dernière mission

.

Excellent téléfilm de Robert Enrico (1994 !) avec l'excellentissime Bernard Giraudeau, Maria de Medeiros + casting d'une ressemblance étonnante avec les héros de l'époque (Mermoz, Kessel, Guillaumet, Daurat, Reine).

Je l'ai visionné ce soir, d'une superbe élégance :-)

Ad Litteram

Merci Wil pour ce très beau témoignage sur la sortie de "Lettres à l'inconnue".
Dès que les originaux ont été exposés au Musée des Lettres et des Manuscrits, j'ai foncé à Paris pour les voir. Toute l'essence de Saint-Ex, tous ses élans, tous ses doutes et sa mélancolie y sont concentrés en quelques lignes et quelques dessins. C'était très émouvant. Et pour me consoler d'en être éloignée trop souvent, je garde précieusement le livre édité par Gallimard où ces lettres sont rassemblées. 

Wil

Sale journée, celui qui incarnait notre Petit Prince dans sa dernière mission a rejoint les étoiles lui aussi ! Bernard Giraudeau n'est plus, sinon dans notre souvenir...

Un "départ" qui m'attriste d'autant plus que je vénérais l'homme et
l'écrivain ; il incarnait toutes ces facettes artistiques et humaines
que j'aurais aimé posséder. Je venais tout juste d'acquérir son dernier
opus que je lirai avec mes yeux du coeur... plus attentifs encore, car je
m'attendais à sa fin prochaine et qu'il est de ma génération ; à méditer notre inexorable finitude !

Il
avait des phrases qui me correspondent tant, l'une d'elle en
particulier :
"Je t'ai vue comme une lumière couchée sur la pierre
dans laquelle mon ombre s'est dissoute" (Les dames de nage)

Adieu

Bernard, que le Grand Esprit des horizons lointains t'accueille dans son souffle
caressant, et t'invite à d'autres séductions du Père des Lumières...

Bon week-end chère Ad Lit' :-)

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