Sujet
sur les rats dans une émission de télévision. Enfin, sur les rats… Plutôt un
spot de publicité pour les dératiseurs transformé en pseudo-reportage jouant
sur les peurs ancestrales et les superstitions d’un autre siècle clamant :
« Il faut exterminer les rats ! » (avec à l’appui un vocabulaire
choisi : panique, guerre, meurtre, invasion, etc).
Et
voilà, le nouvel ennemi est désigné. L’histoire est un éternel recommencement.
« Le rat est sale, il transmet des maladies ! » Oui, évidemment,
et la raison en est toute simple. Le rat d’égout est condamné à vivre dans nos
déchets. Ceci expliquant cela, les humains devraient donc ne pas trop s’en
vanter. « Le temps est venu du grand nettoyage ! », pas celui de
nos déchets qui poserait une vraie question de société, mais celui des rats. Une
logique toute particulière qui tend à supprimer la conséquence plutôt que la
cause…
Mais
le plus écœurant dans tout cela, c’est ce que ce genre d’invective dévoile,
au-delà de la problématique exposée, de vils instincts. Comme ce fut le cas en
temps de guerre. L’homme se révèle meilleur parfois, mais bien pire souvent.
Un
homme justement, bien propre sur lui, du genre sympathique quand il se tait, vient
acheter dans une boutique spécialisée des bandelettes de glu. Il précise que l’animal,
une fois piégé, a le corps immobilisé par la colle. Les membres si frêles, si
fragiles, se brisent comme du cristal et le rat meurt dans d’atroces
souffrances. Ce à quoi le type ajoute : « Il ne faut pas regarder ».
Oui, c’est bien ce qu’il a dit. « Il ne faut pas regarder ».
Donc,
torturer n’est rien. L’important, c’est simplement de détourner la tête.
Romain Gary avait raison
(évidemment) : « Les salauds ne sont jamais tristes ».
Les commentaires récents